« La dépendance excessive des décideurs politiques à l'égard du PIB comme indicateur de la prospérité économique a conduit à l'épuisement actuel des ressources naturelles et sociales. ». Or, «laugmentation du PIB ne garantit pas lamélioration du niveau de vie et du bien-être social. » ("COVID-19 - La Grande Réinitialisation" § 1.2.2.3).

 Notre responsabilité, nous rappelle Klaus Schwab, c'est de fixer des limites à la croissance.

 Il constate que, même avant la crise sanitaire du COVID-19, le monde industrialisé (à l'exception des pays asiatiques), faisait face à un fort ralentissement de la croissance économique (a distinguer de la "croissance boursière" qui est aujourd'hui totalement dé-corrélée de l'économie réelle).

Dans les économies à revenu élevé, la croissance de la productivité n'a cessé de décliner depuis les années 1970, et certains soutiennent qu'il n'existe actuellement aucune piste politique claire capable de relancer la croissance à long terme. ("COVID-19 - La Grande Réinitialisation" § 1.2.2.3)

En effet, il s'agit d'une tendance à long terme : plus même que l'épuisement des ressources, le déclin démographique et le vieillissement de la population dans de nombreux pays industrialisés sont un facteur de la baisse du Produit Intérieur Brut qui ne peut qu'engendrer à terme, des troubles politiques et sociaux.

C'est dans son ouvrage le plus récent, "Stakeholder Capitalism", que Klaus Schwab se livre à une critique détaillée de "l'obsession de la croissance" symbolisée par le "Produit Intérieur Brut" ("Gross Domestic Product"), devenu la seule mesure du progrès économique et social d'un pays ("Stakeholder Capitalism" -  p.22 et suivantes.). Il constate que notre « obsession » de la croissance est dangereuse mais il ne se prononce pas de manière explicite en faveur d'une décroissance.

Le fondateur du World Economic Forum nous annonce que la fin du cycle néo-libéral marquera sans doute le début d'une croissance plus faible, moins volatile, plus régulière et surtout plus durable. Il nous annonce aussi qu'il faudra réinventer d'autres critères de progrès.

Cela fait partie d'une approche plus "humaniste" du "Great Reset".