"En déclenchant une période de décroissance forcée, la pandémie a suscité un regain d'intérêt pour ce mouvement qui veut inverser le rythme de la croissance économique" et qui préconise  l'adoption d'une « réduction planifiée mais modulable, durable et équitable de l’économie menant à un avenir où nous pourrons vivre mieux avec moins. » ("COVID-19 La Grande Réinitialisation" § 1.2.2.3)

Il faut, - écrit le Professeur Schwab, -  "faire attention à ce que la poursuite de la décroissance ne manque pas de but précis, comme ce fut le cas avec la poursuite de la croissance !"

 Klaus Schwab constate que notre « obsession » de la croissance est dangereuse mais il ne se prononce pas de manière explicite en faveur d'une décroissance, c'est à dire un mouvement qui pousse les citoyens à consommer moins et différemment.

 Tout au plus, concède-t-il que cette décroissance est concevable "dans certains segments de niche - comme les appels à réduire sa consommation de viande ou à moins prendre lavion". ("COVID-19 -  La Grande Réinitialisation" § 1.2.2.3)

 En réalité, selon Schwab, il faudrait « soutenir l'activité économique future à un niveau correspondant à la satisfaction de nos besoins matériels tout en respectant les limites de notre planète.».

Ce "en même temps" a un goût de déjà vu. Le beurre et l'argent du beurre. C'est au mieux ambigu au pire, contradictoire...

Peut être Klaus Schwab n'est-il que le partisan d'une sobriété volontaire réservée aux pays les plus industrialisés. Comment imposer aux pays en voie de développement des limitations de nature écologique et sociale alors qu'ils ont toujours désespérément besoin de croissance?

Le Professeur Schwab nous dit en effet :

"Si nous reconnaissons collectivement qu'au-delà d'un certain niveau de richesse défini par le PIB par habitant, le bonheur dépend davantage de facteurs immatériels, tels que l'accessibilité aux soins de santé et un tissu social solide, que de la consommation matérielle, alors des valeurs aussi diverses que le respect de l'environnement, l'alimentation responsable, l'empathie ou la générosité peuvent gagner du terrain et caractériser progressivement les nouvelles normes sociales." ("COVID-19 - La Grande Réinitialisation" § 1.2.2.3)

Et pourtant, Klaus Schwab n'est pas un partisan inconditionnel de la décroissance. Il nous met en garde:

"il faut faire attention à ce que la poursuite de la décroissance ne manque pas de but précis, comme ce fut le cas avec la poursuite de la croissance !"

Klaus Schwab préconise une approche plus holistique "qui favorise également la croissance de l'emploi, l'amélioration du niveau de vie et la sauvegarde de la planète." Selon lui, c'est grâce aux nouvelles technologies que le capitalisme pourra se ressourcer et prospérer à nouveau. Tel est le sujet de son livre "La Quatrième révolution industrielle" publié en 2016.

Là encore on a l'impression que Klaus Schwab tente de concilier des exigences contradictoires.